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speak of the devil. — ft. scarlett

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Mal Snyder
Mal Snyder
membre; womb of shadows.
héméra
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citation : it turned me to a beast.
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erebus
tw: alcool, relation toxique, corruption policière

— speak of the devil —
theme song — i agree, when you tell me it's wrong. when you tell me we can't do this, i'm not playing along. i don't know how we'll get through this. i'm under the influence. — (( ft.  @Scarlett Lyons ))

la carne affairée derrière le bureau des décombres, s’entremêlent paperasses aux effluves éthanol. maigres lumières traversant le store, affiche le clair-obscur au-dessus de sa tête. chienne trônant les méandres, abîmées par la lourdeur des cernes, s'y cachait à cette heure le vice d'un dernier verre. d'illusions tissées, au royaume de la paix désolante, se terre là les louanges de ses amertumes. avait tout voulu, l'avait réclamé, et la justice avait l'aigreur que celle au fond de la tasse. froncement écoeuré, liqueur au bout des lippes pour effacer, s'abimer pour mieux crever.
« Scarlett... que me vaut le plaisir de ta visite cette fois? » visite nocturne, victime cantatrice, savait qu'elle était venue quémander à son tour. cicatrice d'une chevelure dorée, pythie venue lui rappeler ses tourments. aurait pu la reconnaitre entre mille autres draps. regard perdu aux oeillades amères, s'invite sarcasme en automate et s'imprime l'esquisse d'un sourire aux lippes lorsqu'elle s'annonce. « je te sers un verre? faudra excuser les tasses délavées du precinct, j'essaie d'faire bonne figure. » faute de bienséance, qu'elle déglutirait le fond d'une paille pour l'alcool à deux balles. et carmin bouillonne aux tempes, aussi fort qu'au myocarde hurlant misère à leur rencontre. le choc des astres morts errants entre elles, dont mal tournait encore dans le vide de l'éther. sempiternel ouroboros, souillé de ses propres injures.
« cut the crap, comme ils disent. tu m'connais depuis l'temps. dis-moi ce que tu veux.» ce que tu me veux scar. savait pourquoi, savait pour qui. s'amène comme la mort, faucheuse d'un moment fugace qu'amène la vénus en terre sainte. qu'elle referme aussitôt les phalanges comme les griffes autour de son étreinte létale. jouer au jeu à deux, fendre la plaie déjà béante, finir seule. scarifiée jusqu'au cou, avait trop parié, mal. miser sur la mauvaise bête. jusqu'au plus bestial de leur âme, s'en était laissée pourrir à l'agonie.

credits; gorgon's playground & bnnylove.


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Scarlett Lyons
Scarlett Lyons
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héméra
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citation : breaking all the rules 'cause they were only habits.
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erebus
— speak of the devil —
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Le flicaillon, en faction derrière un bureau foutraque censé mimer combien il est occupé, la lorgne de travers. Il sait bien qui elle est. Il vomit ce qu’elle est. Comme il lui reste un peu d’honneur, il tergiverse, pupilles rivées aux siennes, avec une ostentation qui commence à frôler l’impolitesse. Ce n’est pas la première fois que Scarlett Lyons se présente à Ladywood – il a déjà surpris sa silhouette dans les étages et les tressaillements de certains de ses collègues sur son passage – mais c’est la première fois qu’elle lui demande, à lui, le droit d’accès jusqu’au bureau de la cheffe Snyder. Encore que ce soit très exagéré, car elle a dit : « Je viens voir votre commissaire. » Ç’a été jeté entre eux comme on annonce seulement ce qu’on va faire. Il voit nettement qu’elle n’a pas l’habitude de souffrir les formules d’usage sur le thème de Je vais voir ce que je peux faire. Considérant l’heure avancée de la soirée, il est même probable qu’elle s’attendait à ne rencontrer personne. Il devient de plus en plus évident qu’elle n’escompte aucune autorisation, mais ce sourire, particulièrement courtois et donc particulièrement corrosif, ne cesse d’entretenir notre agent de police dans son malaise. « La porte, au fond, il s’entend dire. Sur votre droite, il s’entend indiquer comme s’il était le putain de portier. Je crois qu’elle est encore là. »

Naturellement, songe Scar, Mallory est encore là. A-t-elle seulement conscience qu’il existe autre chose que ce tombeau immonde, et stérile, qu’on appelle le commissariat ? A-t-elle seulement encore des notions qu’il existe un monde réel, extrêmement vaste, qui regorge d’un pouvoir tellement plus profitable que celui d’un banal insigne ?

Quand elle franchit le seuil du bureau – ou de l’antre, c’est franchement égal en odeurs –, Scarlett a fini d’organiser son venin en une fiole qu’elle remise pour plus tard. Bien qu’elle en aura l’air, elle ne vient pas se disputer avec Mal. Elle est au-dessus de ça, voilà ce qui doit transpirer dès la première seconde où ses rétines se mettent à frôler le carré de la mâchoire, le coin de la bouche… Mallory Snyder est superbe. Répugnante. Séduisante. Il exsude d’elle une chaleur que Scarlett a toujours du mal à repousser loin de ses sens. Pourtant, elle ne pourrait être plus factuelle, chirurgicale et détachée, quand elle rétorque : « Tu as raison : on ne va pas prétendre que c’est une visite de courtoisie et, non, je ne vais pas prendre de ce que tu as sans doute garder pour des grandes occasions et une tasse pleine d’esprit qui dirait “World’s best boss”. » De fait, l’avocate ne feint même pas d’attraper une chaise et de s’installer. Elle n’a aucune intention de s’attarder, si ce n’est qu’elle vient dire – exiger – des choses dont on ne veut pas trace, par exemple, dans un mail ou un sms. Pour faire bonne mesure, elle ferme donc la porte. (Ce que notre brave limier-guichetier de tout à l’heure ne manque pas d’entendre et de noter.) « Tu me connais, toi aussi. Tout ça est parfaitement hypothétique. » Elle marque l’arrêt infini de ceux qui ne causent que les langues du mensonge qu’on appelle jargon juridique et politique politicienne. « Admettons qu’une certaine personne pourrisse actuellement dans une cellule de ce bâtiment. Et admettons qu’il faille que cette personne en sorte comme si elle n’avait jamais été là. »

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Mal Snyder
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aux premières lueurs de ses demandes, les civilités n'avaient de tact qu'à la hauteur des propos. assume mauvais présage, belle chimère n'amène que la déraison jusqu'à ses pieds. s'arrache l'orgueil, l'échine bien trop droite à sa venue, commissaire appuyée à ses bonnes manières. et le battant s'érode toujours un peu plus, la voyant là, indignée au malheur imprégné et aux mensonges trônant toujours au bout des lippes. l'habitude d'une clope au bec, jusqu'à ses saudades viciées, joutes d'usages familières qu'elles savaient mener « je t'en prie, installe-toi. » savait pourtant qu'elle était venue répandre mauvaise nouvelles, bancale bacchanale. « y'a certainement de quoi célébrer ce qui me vaut ton déplacement jusqu'ici ma chère. » subtil rictus s'écrase aux lippes, esquivant sa remarque au coup d'une gorgée en plus au fond du gosier. « mmh mmh, hypothétiquement bien sûr... » crache morceau, qu'elle attend comme résonne le son des clochers. savourant chaque seconde lente, entre l'instant où vénuste vénus se transforme en bourreau, à sa seule existence, scar elle seule savait retourner le couteau dans sa plaie.

« je vois... et supposons que je puisse faire quoique ce soit, il va me falloir plus de détails. » vilaine veine, le museau enfoui dans ces terreurs, qu'elle n'en laisserait pas un once des charades lui glisser sous le nez. qu'à la seule prime, la confiance peinée de la rousse, évaluer les risques lui coûtait chaque fois trop cher. prête à saigner toujours plus, à quel prix? n'avait certainement pas besoin de lui demander le fatidique p o u r q u o i, aux redevances éternelles entachées au semblant de leurs accords. « tu vois, cette fois-ci j'espérais que ta visite soit pour tout autre chose. » rengaine à l'usure de leur rencontre, mine faiblement déçue. aurait simplement voulu voir le temps s'effacer derrière elles. entre le fossé creusé d'un autrefois, et aujourd'hui. l'instant même fragile, où elle pourrait la voir disparaître pour toujours.

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